Acrescente-se à minha introdução anterior
de Jabès que, após anos ausente em tradução brasileira, o poeta chega enfim ao
Brasil : http://oglobo.globo.com/blogs/prosa/posts/2013/07/27/edmond-jabes-chega-ao-brasil-504813.asp
Obs. : Além da tradução que
apresento a seguir, há uma tradução desse mesmo poema de Caio Meira, disponível
em http://revistapolichinelo.blogspot.com.br/.
Canção
do estrangeiro
Tradução : Thiago Mattos
Estou em busca
de um homem que não conheço,
que nunca foi tanto eu mesmo
quanto desde que o busco.
Terá meus olhos, minhas mãos
e todos estes pensamentos semelhantes
aos destroços deste tempo?
Estação dos mil naufrágios,
o mar cessa de ser o mar
transformado na água gelada dos túmulos.
Mais longe, porém, quem sabe mais longe ?
Uma menininha canta de costas
e reina à noite sobre as árvores,
pastore
entre carneiros.
Arranquem a sede do grão de sal
que bebida nenhuma sacia.
Com as pedras, um mundo se corrói
em ser, como eu, de lugar nenhum.
Chanson
de l’étranger
In JABÈS, Edmond. Je bâtis ma demeure (1943-1957). Paris : Gallimard, 1990, p.46.
In JABÈS, Edmond. Je bâtis ma demeure (1943-1957). Paris : Gallimard, 1990, p.46.
Je suis à la recherche
d’un homme que je ne connais pas,
qui jamais ne fut tant moi-même
que depuis que je le cherche.
A-t-il mes yeux, mes mains
et toutes ces pensées pareilles
aux épaves de ce temps ?
Saison des mille naufrages,
la mer cesse d’être la mer
devenue l’eau glacée des tombes.
Mais, plus loin, qui sait plus loin ?
Une fillette chante à reculons
et règne la nuit sur les arbres,
bergère au milieu des moutons.
Arrachez la soif au grain de sel
qu’aucune boisson ne désaltère.
Avec les pierres, un monde se ronge
d’être, comme moi, de nulle part.
d’un homme que je ne connais pas,
qui jamais ne fut tant moi-même
que depuis que je le cherche.
A-t-il mes yeux, mes mains
et toutes ces pensées pareilles
aux épaves de ce temps ?
Saison des mille naufrages,
la mer cesse d’être la mer
devenue l’eau glacée des tombes.
Mais, plus loin, qui sait plus loin ?
Une fillette chante à reculons
et règne la nuit sur les arbres,
bergère au milieu des moutons.
Arrachez la soif au grain de sel
qu’aucune boisson ne désaltère.
Avec les pierres, un monde se ronge
d’être, comme moi, de nulle part.
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